Le singe magot, également connu sous le nom de « macaque de Barbarie » ou « macaque berbère » et classifié sous le nom scientifique Macaca sylvanus, appartient à la famille des cercopithécidés. Les mâles mesurent en moyenne 64 cm de long pour un poids d’environ 17 kg, tandis que les femelles atteignent environ 58 cm de long pour un poids d’environ 13 kg.
Cette espèce est unique parmi les macaques, car elle est la seule à vivre en dehors de l’Asie. Autrefois répandu dans toute l’Afrique du Nord, le singe magot se trouve aujourd’hui principalement au Maroc, dans les régions montagneuses du Rif et du Moyen Atlas. On estime sa population entre 3 000 et 10 000 individus. Il existe également une petite population en Algérie, en particulier dans les massifs de Kabylie, bien que le nombre exact ne soit pas connu. Malheureusement, l’espèce a disparu de Tunisie depuis 1900. De plus, une population introduite par l’homme à Gibraltar est estimée à environ 300 individus. Le singe magot est actuellement classé comme une espèce « en danger » sur la liste rouge de l’UICN.
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En raison de son habitat souvent hostile, caractérisé par des conditions de froid et de vent en montagne, le singe magot a développé des adaptations remarquables. Ses doigts sont plus courts sur les quatre membres, et il possède une queue presque inexistante, ce qui lui permet d’éviter de geler. Sa fourrure devient également plus épaisse en hiver pour mieux faire face aux conditions climatiques difficiles.
Les conséquences du tourisme sur le singe magot et son écosystème
Les risques associés au tourisme pour le singe magot sont préoccupants. En effet, parmi les facteurs contribuant à la disparition de cette espèce, on peut noter la perte de son habitat, un problème courant affectant de nombreuses espèces animales. Cependant, un autre problème inquiétant émerge : les touristes insouciants qui continuent de nourrir ces singes, souvent avec des aliments inadaptés tels que des gâteaux ou des cacahuètes, en dépit des interdictions en vigueur.
Les macaques magots sont des omnivores, leur régime alimentaire inclut des plantes, des insectes, des fruits, des racines et de petits animaux. Les aliments inappropriés donnés par les touristes peuvent entraîner des problèmes tels que l’obésité, qui a des répercussions néfastes sur leur fertilité. De plus, il existe des préoccupations liées à la transmission de maladies, car les singes peuvent être porteurs de maladies transmissibles.
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Les experts mettent également en garde contre les déséquilibres induits dans les écosystèmes. En effet, les singes magots sauvages jouent un rôle essentiel dans la régulation des populations d’insectes en se nourrissant d’eux dans leur environnement naturel. Cependant, cette régulation cesse lorsque les singes se contentent de la nourriture offerte par les touristes, ce qui perturbe l’équilibre écologique local.
Le braconnage des singes magots
Le braconnage en vue de l’exportation illégale vers l’Europe constitue un autre problème significatif pour le singe magot.
À l’instar d’autres espèces, comme le guépard, ce sont principalement les jeunes singes magots qui sont capturés en vue de devenir des animaux de compagnie. On estime que plusieurs centaines de jeunes magots sont vendus chaque année sur le marché clandestin, atteignant parfois des prix allant jusqu’à 300 euros par individu.
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Cependant, malgré leur attrait lorsqu’ils sont encore jeunes, les singes magots deviennent beaucoup plus difficiles à gérer une fois qu’ils atteignent l’âge adulte. Les comportements agressifs, les morsures et les dégâts matériels, tels que la destruction d’objets, peuvent devenir fréquents, ce qui conduit souvent les propriétaires à les abandonner.