En kabylie, le chanteur Matoub Lounès est une légende. Assassiné le 25 juin 1998, il était un rebelle dans l’âme. Il s’est opposé à ses deux ennemis: le gouvernement algérien et les fondamentalistes islamiques. Ses armes étaient son éloquence, ses chansons et ses poèmes. Tout au long de ses 20 ans de carrière, Matoub à surmonté ses peurs et a dit dans ses chansons ce qu’il était interdit de dire .
Les débuts de Matoub Lounes
Lounes Matoub est un chanteur, musicien, auteur-compositeur-interprète et poète algérien d’expression kabyle, engagé dans la revendication identitaire berbère. Il est né en 1956 à Taourirt-Moussa, Beni-Douala dans la wilaya de Tizi-Ouzou, mort assassiné le 25 juin 1998 sur la route d’Ath Douala.
Matoub Lounes a commencé sa carrière en 1978. Son premier album (A yizem) a été enregistré à Paris avec la précieuse assistance d’Idir, le célèbre interprète de « À vava Inuva ». ce fut un succès phénoménal.
Les combats de Matoub Lounes
1980, il a chanté à l’Olympia. C’est en tenue militaire qu’il s’est habillé pour marquer son soutien aux manifestants kabyles des événements du Printemps berbère. Lors des émeutes du 5 octobre 1988, il a été mitraillé par un gendarme à l’entrée d’Aïn El Hemmam dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il est ensuite évacué vers l’hôpital de Ain El Hammam puis à l’hôpital de Tizi Ouzou. Ensuite il est transféré à la clinique des orangers à Alger. Il y est resté six mois avant d’être transféré en France pour des soins plus intensifs à l’hôpital Beaujon le 29 mars 1989. il a subi quatorze opérations chirurgicales et des mois de traitement à Alger et en France pour qu’il se remette de ses blessures
Le 25 septembre 1994 il est enlevé par un groupe armé qui le surprend dans un café-bar, pas loin de Tizi Ouzou. Son enlèvement bouleverse la Kabylie tout entière, qui se solidarise jusqu’à sa libération survenue le 10 octobre aux environs de 20h dans un café à Ait Yenni. Matoub Lounès raconte son enlèvement dans un livre autobiographique « Le Rebelle » pour lequel il a reçu le Prix de la Mémoire de la part de Danièle Mitterrand. En mars 1995, le S.C.I.J. (Canada) lui remet Le Prix de la Liberté d’expression.
En 1998, il sort ses deux derniers albums Tabrat i lahkum « Lettre ouverte aux gouvernement », Et« Ilaheq-d zzhir» «Le grondement». Un album qui contient une parodie de l’hymne national algérien pour dénoncer le système politique algérien.
L’assassinat du rebelle
Le 25 juin 1998, il est assassiné sur la route menant à Ath Douala en Kabylie, entre son village natal et Tizi-Ouzou. Des milliers de citoyens de tous âges ont assisté à ses funérailles. Les jeunes de toute la Kabylie ont exprimé leur colère par des émeutes qui ont duré plusieurs jours. Le GIA revendique son assassinat, le 30 juin 1998.
Une fondation porte le nom du chanteur a été créée par ses proches pour célébrer sa mémoire, et faire la lumière sur l’assassinat et approuver les valeurs d’humanisme défendues pendant la vie de Matoub Lounes. L’oeuvre musicale de Lounes Matoub se compose plus de 28 albums (ou 34 volumes).