Les chevaux s’élancent avec impétuosité. Les burnous blancs flottaient comme pavillons de frégate. Les cavaliers jonglent avec leur fusil, le font pirouetter puis, au même instant, comme à un signal secret, ils se mettent debout sur la selle.
Les chevaux sont lancés comme des flèches. Les hommes déchargent les fusils en même temps.
Juste après la salve, les cavaliers remontent sur la selle. Relancées, les montures fendaient l’air. En fin de piste et en plein élan, le cavalier donne un puissant coup de mors : le cheval s’arrête net. Les autres pur-sang s’immobilisèrent au même instant. Pourtant, ils étaient au galop ! Pour le récompenser, le cavalier mit un morceau de sucre dans la bouche de son cheval.
Le baroud fut bourré dans le long canon du fusil. Ah ! Cette « moukohla » décorée avec amour par un armurier-artiste.
Les yeux des cavaliers fixaient un point lointain du ciel devenu rose. Une brise légère et fraîche caressait la crinière des montures… qui frémirent et s’élancèrent comme pour mener leur maîtres, en un clin d’œil, vers ce point du ciel qu’ils admiraient. Non, les chevaux ne galopaient pas. Ils volaient ! Les fusils furent lancés dans l’air puis rattrapés et déchargés aussitôt saisis.
Le point rose du ciel fut vite atteint et, aussitôt, les cavaliers et leurs montures traversèrent le terrain dans le sens inverse après avoir exécuté un superbe changement de main. Fulgurants, les étalons de lumière foncèrent droit devant puis tournèrent, exécutant une volte-face qui, par miracle, se fît sans incident.
Lancés à fond, ils revinrent en direction de la ligne d’arrivée vers cet ouest au soleil couleur vermeille.