Le parc national de Gouraya est situé dans la wilaya de Béjaïa en Kabylie, au bord de la Méditerranée. Il accueille environ 1 200 000 visiteurs par an, surtout en période estivale.
En 2004, ce parc a été classé Réserve de biosphère par le conseil international de coordination du programme l’homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO à Paris.
Présentation du parc national du Gouraya
Le Gouraya présente des richesses écologiques et esthétiques exceptionnelles, notamment la flore dont certaines espèces sont d’une importance nationale comme la station à Euphorbia dendroïdes et celle du Bupleurum plantagineum.
Pour la faune, le parc est considéré comme une aire naturelle par excellence du singe Magot Macaca sylvanus et un véritable sanctuaire ornithologique favorable aux oiseaux sédentaires ou migrateurs. Il ya entre autre 15 sites historiques et 09 sites pittoresques.
Lire aussi : Ces 10 personnalités ont des origines kabyles parfois insoupçonnées
Le parc étant limité au nord par la Méditerranée sur 12 km, il subit de plein fouet l’influence de celle ci.
Le parc de Gouraya renferme trois écosystèmes :
1 ) Ecosystème terrestre: représenté par les 2080ha dont 100ha représentant les falaises, caractérisées par la présence d’espèces floristiques endémiques et rares et le lieu de nidification des rapaces.
Comme le restant des aires protégées d’Algérie, celle de Gouraya, répond au schéma conventionnel des parcs nationaux de part le monde par l’existence de 03 zones :
- Zone centrale (326 Ha soit 15,4%) : Elle sert de laboratoire à ciel ouvert.
- Zone tampon (579 Ha soit 27,3%) : Le rôle de cette classe est la protection des territoires les plus protégés.
- Zone de transition (1215 Ha soit 57,3%) : C’est une zone d’attraction, de loisirs et de tourisme.
2 ) Ecosystème marin : L’étude de la partie marine du parc réalisée par l’Institut des sciences de la mer et de l’aménagement du Littoral (ISMAL) sur la base d’une convention. Actuellement, la partie marine du Parc National de Gouraya n’a aucun statut particulier. Ce site est d’une superficie de 7 842 hectares n’a fait l’objet d’aucune protection légale jusqu’à maintenant.
Dans la littérature spécialisée, la partie marine du Parc National de Gouraya est considérée comme une partie intégrante du parc (PNUE/UICN, 1989).
3 ) Ecosystème lacustre : Il s’étend sur une superficie de 2,5ha, ayant des profondeurs allant de 0,5 à 18m, ce qui favorise la croissance d’une végétation variée (Roseaux Phragmites communis, Typha Typha angustifolia) et le développement du phytoplancton, a cet effet le site accueille des oiseaux d’eaux migrateurs et sédentaires.
Les missions du Parc National de Gouraya
1/Protection:
- Protection de la faune et de la flore
- Protection des sites historiques et pittoresques
- Suivi de tous les délits et les infractions commises à l’intérieur du parc
- Suivi des travaux d’éco développement
2/Sensibilisation– vulgarisation :
- Education environnementale
- Accueil et orientation des visiteurs
- Communication et information
- Intégration des populations riveraines
3/Recherche scientifique :
Les travaux de recherche sont réalisés en coordination avec les différentes universités et instituts de recherche:
- Inventaire de la faune et de la flore et suivi de l’évolution de la biodiversité du parc
- Suivi et encadrement des étudiants dans le cadre de la réalisation des travaux de fin de cycles au niveau du parc.
- Suivi des projets de coopérations (Pics, MedPan sud…)
Les richesses du parc national du Gouraya
La faune
Le parc Gouraya est considéré comme une aire naturelle par excellence du singe Magot Macaca sylvanus, mais pas que ! Découvrez quelques unes des espèces qu’on peut trouver au parc.
Mammifères
Il existe 36 espèces de mammifères dont 16 protégés. A titre d’exemple nous citerons :
- Macaca sylvanus — Singe magot
- Hystrix cristata — Porc-épic
- Genetta genetta — Genette
- Pipistrellus savii — Pipistrelle de Savi
- Herpestes ichneumon — Mangouste
- Delphinus delphis — Dauphin commun
- Phocoena phocoena — Marsouin
Oiseaux
L’avifaune du Parc est riche et diversifiée.
Elle a été inventorié 152 espèces d’oiseaux dont 36 protégées, un certain nombre d’espèces forestières et marines.
Plusieurs d’entre elles sont protégées par les textes et règlements en vigueur.
L’avifaune du lac présente un intérêt particulier à deux espèces sédentaires et nicheuses qui sont le Canard colvert Anas platyrhynchos et la Foulque macroule Fulica atra.
- Milvus migrans — Milan noir
- Hieraaetus fasciatus — Aigle de Bonelli
- Falco peregrinus — Faucon pèlerin
- Merops apiaster — Guêpier d’Europe
- Alcedo atthis — Martin pêcheur
- Egretta garzetta — Aigrette gazette
- Carduelis carduelis — Chardonneret
- Ardeola ralloides — Crabier chevelu
- Aythya nyroca — Fuligule nyroca
- Fulica atra — Foulque macroule
Lire Aussi : Les femmes kabyles qui ont marqué l’Histoire
Poissons
Une liste de 211 espèces de poissons a été mise à jour, grâce à une étude concernant les poissons des côtes algériennes et publiée dans la revue PELAGOS (ISMAL de Sidi Fredj), ainsi que l’étude de la partie marine réalisée dans le cadre d’une convention signée entre le parc national de Gouraya et L’ISMAL.
Deux espèces de poissons ont été recensées au lac Mézaïa, l’anguille Anguilla anguilla appartenant à la famille des Anguilidés et la Gambusie Gambusia affinis qui appartient à la famille des Pociliidés.
- Anguille — Anguilla anguilla
- Cyprinus carpio — la carpe
- Apogon imberbis — le coq
- Seriola dumerili — le limon ou seriole
- Dacty lopterus — le poisson volant
- Serranus scriba — sarran ou serran
- Bothus podas podas — turbot
Reptiles
Aucune étude n’a été effectuée sur ce thème, Néanmoins il a été mis à jour 11 espèces de reptiles dont 2 protégées, à titre d’exemple : Couleuvre fer à cheval Coluber hippocrepis, Couleuvre de montpellier Malpolon monspessulanus, Couleuvre vipérine Natrix maura.
Batraciens
Le groupe est représenté par trois espèces existantes au niveau du lac Mézaïa appartenant toutes à l’ordre des Anoures. Ces espèces sont abondantes sur les rives du lac et se nourrissent principalement des insectes.
Trois espèces:
- – Rana esculenta (Famille des Ranidae,ordre des Anours) Grenouille verte.
- – Discoglossus pictus (Famille des Discoglossidae, ordre des Anours) Discoglosse peint.
- – Bufo bufo (Famille des Buffonidae ‚ordre des Anours) Crapaud commun.
Lire Aussi : Prénoms royaux pour garçons : les prénoms des rois berbères
Autres Groupes
Il a été inventorié une liste qui reste ouverte, de 420 espèces appartenant à 22 ordres et 119 familles.
Parmi celles-ci figurent plusieurs espèces présentant un statut national particulier : la Mante religieuse Mantis religiosa, Polistes gallicus, Vespula germanica, Cataglyphis bicolor,Papilio machaon, Iphiclides feisthemalii,Vanessa atalanta, Chrysopa carnea, la Coccinelle à 7 points Coccinella algerica.
Pour les autres groupes nous citerons:
Les Mollusques :
– Le Sépia ou seiche – Sepia officinalis
– Hypselodoris elegans – Doris géante
Les Echinodermes :
–L’Oursin noir : Arbacia lixula.
–Le Grand oursin ou oursine :Sphaerechinus granularis.
–La Grande étoile de mer : Ophidiaster ophidianus.
Les Spongiaires :
–La Grande éponge noire.
– L’éponge encroûtante.
Les Coelentérés :
–La gorgone blanche, Eunicella singularis.
–La Gorgone jaune, Eunicella cavolinii.
La flore
Le parc de Gouraya présente des richesses exceptionnelles, notamment la flore dont certaines espèces sont d’une importance nationale.
Flore marine
L’étude de la partie marine du parc national de Gouraya par l’institut des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral à base d’une convention a révélé l’existence de:
55 espèces phytoplanctoniques et 72 espèces phytobenthiques dont 08 espèces dites «remarquables» Il s’agit d’espèces classées selon le livre «rouge»: Lithophyllum lichenoîdes, Dictyopteris membranacea, Cystoseira sedoides, Cystoseira ercegovicii, Cystoseira stricta,Cystoseira mediterranea, Cystoseira spinosa etPosidonia oceanica.
Il y a lieu de signaler l’existence de peuplements et paysages d’importance internationale:
Peuplements: Herbiers : Posidonia oceanica Cystoseira de mode battu Fonds coralligènes –Payasages: Encorbeillement Lithophyllum lichenoîdes Trottoirs à Vermets Bourrelets à:Corallina elongata Forêts : Dictyopteris menbranaceae Herbiers tigrés : Posidonia oceanica Récifs barrières Posidonia oceanica
Flore lacustre
La végétation du lac Mézaïa est essentiellement à dominance de roseaux Phragmites communis, de typha Typha angustifolia.
Ces deux espèces constituent une véritable ceinture végétal sur toute la bordure du lac et un abri favorable pour la nidification des espèces d’oiseaux d’eau, on y trouve aussi d’autres espèces assez variées qui caractérisent les zones humides à savoir le peuplier noir Populus nigra et le peuplier blanc Populus alba, le tamarixTamarix africana, le laurier rose Nerium oleander, le Frêne Fraxinus angustifolia.
Flore terrestre
Du point de vue historique la région de Béjaia a été explorée par plusieurs botanistes, le 20 juin1785, DESFONTAINES a déterminé le Bupleurum plantagineum et le Pennisetum asperifolium. DUFOUR (1834 à 1840) et DURIEU (1842 à 1844) ont déterminé les plantes suivantes : Euphorbia dendroïdes, Galium brunneum, Lithospermum rosmarinifolium,Bupleurum fruticosum, Ambrosia maritima …
Depuis plusieurs inventaire ont été réalisés que se soit par l’équipe technique du parc ou dans le cadre des thèses de fin d’études.
La flore du Parc National de Gouraya est riche et diversifiée (399 espèces, dont 96 médicinales et 02 espèces non citées dans la flore d’Algérie à savoir Cheiranthus cheiri et Cheilanthes acrostica), allant d’espèces rares (Bupleurum plantaginum, Lithospermum rosmarinifolium,Limonium gougetianum…) aux espèces communes (Pinus halepensis, Quercus coccifera…) et caractérisant les zones humides (Phragmites communis, Typha angustifolia…) ainsi le Parc National est un milieu naturel constitué de nombreux écosystèmes abritant une multitude d’espèces d’intérêt scientifique.
Sites et monuments
L’anse des Aiguades
La baie des Aiguades fût le théâtre d’une grande affluence des civilisations depuis l’antiquité. Les phéniciens y construisirent des comptoirs commerciaux, des tombeaux creusés dans d’énormes rochers sont visibles. C’est le lieu par lequel se fit le débarquement espagnol en 1509. Du Pic des singes par une vallée boisée de pins, de Caroubiers et d’Oliviers sauvages, ou encore en empruntant la corniche du grand phare, un sentier en lacet rapide, on peut atteindre la baie des Aiguades. Cette plage rocheuse offre au visiteur la sensation d’un air authentiquement parfumé et frais, la fraîcheur d’une source d’eau permanente qui permet au touriste de se désaltérer au cours de sa promenade à la beauté sauvage.
Le Cap Bouak
Sur ce cap située à proximité de l’anse des Aiguades, étaient à la fois un oratoire (Sidi M’lih), six batteries détruites comme lui à la conquête française et ce fameux sonneur de bouk qui avertissait dans le port des navires de course de la lointaine présence d’un navire marchand.
Le Cap Carbon
Le sentier du Cap Carbon débute par un petit tunnel au débouché duquel la vue est saisissante sur le phare naturel (l’un des plus grands au monde), dôme aux pans abrupts de couleur rouge, qui se dresse isolé en avant de la côte (220m), et se rattache en arrière à la montagne par un isthme étroit, formant une crête aigue. Le sommet est couronné d’un sémaphore (37miles), sa base est percée de part en part d’une arche où pénètre la mer.
Du haut de la terrasse de ce fameux phare, la vue est de toute beauté tant sur le golfe que sur la côte Ouest.
La corniche du grand phare
Il s’agit de cette belle Corniche qui relie le Cap Carbon à la baie des Aiguades avec un prolongement qui mène jusqu’à la limite du port pétrolier et par laquelle le visiteur peut faire une agréable promenade pédestre tout en admirant une multitude de petites grottes aux diverses formes le long du sentier et en même temps savourer l’air frais ainsi que la beauté inégalable de la grande bleue. Le long de la Corniche se regroupe une partie non négligeable des espèces rares que renferme le Parc.
Lire Aussi : Je t’aime en Kabyle, vocabulaire de l’amour et mots affectueux
Le fort de Gouraya
Béjaia tombée au pouvoir des Vandales en 430, fût appelée «Gouraya» par ces derniers, mot qui signifie dans leur langue: montagne (Gor), ville (aya).
C’est de là que le Djebel Gouraya tira son nom.
Situé au sommet du Djebel Gouraya à 672 m d’altitude, le fort a été construit par les Espagnols au 16eme siècle, puis remanié par les Français au 19éme siècle, qui aménagèrent alors le sentier pédestre y menant en 1856.
Le fort qui abrite le légendaire tombeau de Yemma Gouraya, constitua à travers les âges un point de vigie par excellence, de par sa position stratégique qui permet de dominer absolument la région entière. Actuellement ce dernier est considéré comme un lieu de pèlerinage par les populations avoisinantes, et reçoit des milliers de visiteurs chaque année en toute saison.
L’ile de Pisans
Situé sur la côte ouest, cet îlot où la légende veut que mourut En Nacer (El Hammadi), fût un lieu de rencontre des marchands venus d’Europe (notamment de Pise) avec ceux de l’ancienne tribu des Mezaia, et où s’effectuaient des échanges de marchandises.
Mausolée de Lalla Yemna
Situé au sommet du Djebel Gouraya, à l’ouest du fort du même nom, où se trouve le tombeau de la sainte Yemna.
Muraille des Hammadites
Quelques vestiges de cette muraille sont bien visibles en bien des parties de part et d’autre des flancs du Djebel Gouraya, jusqu’au plateau des ruines.
Construite à l’époque Hammadite, cette enceinte qui avait 5000 mètres de développement formait un vaste triangle dont la base longeait la mer. Cette dernière a été classée patrimoine national.
L’Aquaduc de Toudja
Une conduite d’eau de 21 kilomètres qui amenait les eaux de Toudja à Sid-Touati. Nous retrouvons des traces de cette œuvre sur un cype hexagonal installé à Lambèse sur lequel est gravée en latin l’effort gigantesque de Nonius Datus de la 3 éme légion d’August. Ce légionnaire est l’auteur de l’étude du tunnel de 428 m (le plus long au monde à l’époque romaine) et du pont aérien reposant sur 189 piliers dont le plus haut est de 15 m.
La crête du Djebel Gouraya
Par un chemin en lacets, de pente douce, entre les dalles et sur le flanc taillé duquel brillent des fragments de quartz, on parvient au sommet du Gouraya (672 m), où la forteresse dont le volume est très beau, en quelque sorte «cadencé» avec ses mûrs de soutènements à fruits, et la belle rampe d’escalier dallé qui mène à l’entrée.
De là, c’est tout le pays que l’on domine, la ville, la baie en totalité. L’île des pisans qui est à 24 km, apparaît toute proche, nette, en face du port punique. Les montagnes plongent directement de leur haut dans la mer, et cela ajoute à la majorité du tableau.
Le bois des oliviers
On y trouve des débris de l’ancienne enceinte Hammadite, colonnes antiques et pierres tombales.
Le pic des singes
Sur la route de Gouraya à droite, à une altitude de 430m se trouve le Pic des singes, dont la table d’orientation en céramique construite à l’époque française (dégradé et restaurée par le PNG) .De ce balcon; on peut apprécier un panorama unique sur le Cap Carbon au nord; le golfe à l’est ainsi que la chaîne des Babors et la ville de Béjaia.
Par beau temps la côte est visible jusqu’au Cap Bougaroun (à 100km).
Lire Aussi : Les tatouages berbères : Tout savoir sur cette tradition ancestrale
Le plateau des ruines
Sur ce plateau rocailleux situé sur la route de Gouraya, et sur lequel se trouvent des ruines d’un ouvrage fortifié à l’époque française, existait avant sa destruction par les espagnols, le Fort Rouge (Bordj El Ahmar), construit par les Hammadites au même temps que la grande muraille, et qui a été réédifié à l’époque turque et nommé Bordj Boulila (le fort construit en une nuit). C’est en ce dernier que Salah Rais vint s’établir pour reprendre Bougie aux Espagnols en 1555.
Le marabout de Sidi Aissa
C’est un lieu datant de l’époque punique (où le caveau punique), reconstruit récemment par les Algériens, ce marabout est très convoité par les habitants de Béjaia
Le marabout de Sidi touati
Situé à quelques mètres de la porte du ravin. Contemporain des émirs hammadites, Sidi Touati fût le fondateur d’une université musulmane qui compta jusqu’à 3000 étudiants, et qui fonctionna sans interruption jusqu «en 1926.Un institut où même les jeunes filles étaient admises non seulement à s’instruire mais aussi à soutenir des thèses au nom de l’université. On y enseigna toutes les disciplines, y compris l’astronomie.
L’anse de Tamelaht
(Les salines) Qui se creuse à l’ouest du Cap-Carbon, et où se trouve la belle arche marine au bas des falaises, là vécut d’après la légende Raymond Lulle échappé aux musulmans de Béjaia, qui avaient tenté de le lapider.
La tour Doriac
Construits par les français qui les utilisèrent comme fortins longeant la muraille crénelée qui leurs a servi à réduire l’étendue de leur système de défense.