Annoncée en grande pompe, attendue avec impatience, l’allocation touristique revalorisée à 750 euros tarde toujours à se concrétiser. Malgré les promesses faites par les autorités, les Algériens n’ont, à ce jour, toujours pas accès à ce nouveau montant destiné à couvrir leurs dépenses en devises lors de voyages à l’étranger.
Un décalage entre l’annonce politique et la réalité sur le terrain
C’est le président Abdelmadjid Tebboune qui avait lui-même annoncé, en décembre 2024, la revalorisation de l’allocation touristique : 750 euros par adulte et 300 euros par enfant mineur, une fois par an. Cette mesure devait mettre fin à des années de frustration, où les voyageurs algériens devaient se contenter d’une somme symbolique de 100 euros, à peine suffisante pour régler une nuit d’hôtel à l’étranger.
À l’époque, l’annonce avait été bien accueillie. Mais depuis, silence radio. Et surtout, aucune mise en œuvre concrète.
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Le ministre des Finances botte en touche
Ce mercredi 4 juin, face aux députés à l’Assemblée populaire nationale, le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzerd, a été de nouveau interpellé sur le sujet. Sa réponse etait prudente, voire évasive.
Selon lui, la question de l’application de l’allocation ne relève pas directement de son ministère, mais bien de la Banque d’Algérie. Il a rappelé que cette dernière dispose d’une autonomie réglementaire et opérationnelle, sous-entendant qu’aucune date précise ne peut être avancée pour le moment.
Une réponse qui n’a pas vraiment convaincu, surtout que le même ministre avait, en mars dernier, affirmé que les préparatifs étaient « presque achevés » dans les banques, et que le nouveau montant serait versé « deux semaines après l’Aïd El Fitr ». Or, depuis cette déclaration, rien n’a changé.
Des guichets prêts… mais sans effet
Dans les faits, plusieurs infrastructures ont déjà été mises en place. Des guichets dédiés ont été installés dans les aéroports, les ports et les points frontaliers terrestres. Un signal fort qui laissait penser que le déploiement était imminent.
Mais sur le terrain, les voyageurs continuent de se voir proposer l’allocation classique, équivalente à 100 euros. De quoi semer la confusion chez les citoyens et faire monter la pression sur les autorités.
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Une attente qui s’éternise
Cette situation d’attente prolongée agace de nombreux Algériens, notamment ceux qui voyagent pour des raisons professionnelles, médicales ou familiales. Dans un contexte de dépréciation du dinar et de contrôle strict des devises, beaucoup espéraient que cette allocation revue à la hausse leur offrirait un petit souffle d’air.
Pour l’heure, l’incertitude demeure. Aucun calendrier officiel n’a été communiqué. Et même si le cadre juridique semble en place, l’application effective dépend d’une décision concrète de la Banque d’Algérie.
En attendant une clarification
Alors que l’été approche, période où les départs à l’étranger se multiplient, les citoyens restent dans le flou. Le gouvernement, de son côté, semble peiner à accorder ses violons avec la Banque centrale.
Une chose est sûre : tant que le décret d’application ne sera pas traduit par des actes concrets dans les bureaux de change, cette promesse de 750 euros restera… un vœu pieux.
