Le commerce en ligne explose en Algérie, avec un marché qui dépasse les 1,5 milliard de dollars. Mais cette croissance attire aussi son lot d’escroqueries. L’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur (Apoce) met en garde contre deux fraudes particulièrement répandues.
Des produits qui ne correspondent pas à la commande
L’un des problèmes les plus fréquents ? Recevoir un produit totalement différent de celui commandé. Pire encore, dans de nombreux cas, il est impossible d’obtenir un remboursement ou même de contacter le vendeur. Une situation frustrante pour les consommateurs, qui se retrouvent sans recours.
L’arnaque aux acomptes
Autre piège : certains sites peu fiables exigent un acompte pour valider la commande. Mais une fois l’argent versé, plus rien. Aucun produit livré, et le vendeur disparaît dans la nature. Cette pratique est de plus en plus courante et fait partie des plaintes les plus signalées à l’Apoce.
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Un besoin urgent de régulation
Pour éviter ces abus, l’Apoce appelle les autorités à imposer une identification obligatoire des vendeurs en ligne, avec un numéro d’enregistrement officiel. Cela permettrait de garantir que les acheteurs traitent avec des commerçants sérieux et légalement reconnus.
Paiement à la livraison : une solution, mais pas idéale
Face aux risques d’arnaque, les consommateurs algériens privilégient le paiement à la livraison, qui représente 95 % des transactions. Une précaution utile, mais qui freine le développement du secteur. L’Apoce plaide donc pour une modernisation des paiements, notamment via le e-paiement, qui reste encore peu utilisé malgré sa disponibilité.
Depuis juin 2024, le « switch mobile » permet des transactions interbancaires instantanées, ce qui pourrait faciliter les paiements en ligne en toute sécurité. Mais pour que cette solution prenne de l’ampleur, il faut instaurer plus de confiance entre vendeurs et acheteurs.
Vers plus de protections pour les consommateurs
En attendant une meilleure régulation, l’Apoce encourage les consommateurs à être vigilants. Elle demande également aux services de livraison, comme Yalidine, d’autoriser la vérification des colis avant paiement. Une mesure simple qui pourrait éviter bien des mauvaises surprises.
Le e-commerce en Algérie a un fort potentiel, mais il doit encore gagner en transparence et en sécurité pour rassurer pleinement les acheteurs.