Malika Domrane est une figure emblématique de la chanson kabyle et une militante engagée pour la cause amazighe et l’émancipation des femmes. Voici quelques éléments pour mieux connaître le parcours de cette femme exceptionnel.
Origines et jeunesse
Née le 12 mars 1956 à Tizi-Hibel, un village de la commune d’Aït Mahmoud dans la région de Béni-Douala, au sud de Tizi-Ouzou, Malika Domrane a grandi dans une famille marquée par l’engagement politique. Son père, militant du FLN, a été emprisonné en France pendant la guerre d’indépendance, et elle ne l’a rencontré pour la première fois qu’à l’âge de huit ans.
Dès son plus jeune âge, elle s’est distinguée par sa passion pour la musique. À sept ans, elle intègre une chorale, et à quinze ans, elle compose sa première chanson, « Tirga n’temzi » (Rêves d’adolescente), affirmant ainsi son engagement pour l’émancipation des femmes.
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Carrière musicale
En 1969, Malika Domrane participe au premier Festival Panafricain des Arts à Alger, où elle reçoit une médaille. Cette reconnaissance marque le début de sa carrière artistique.
En 1979, elle se rend à Paris pour enregistrer un album en duo avec le chanteur Sofiane, sous la bénédiction de Slimane Azem. Sa chanson « Boubrit » devient un succès et la propulse sur la scène musicale kabyle.
Au fil des années, elle enchaîne les albums, abordant des thèmes variés tels que l’amour, la condition féminine et les injustices sociales. Parmi ses titres les plus marquants figurent « Lahmalaw » (Mon amour), « Ed’ouyi » (Tabou brisé) et « Zwajiw » (Union maudite).
Engagement et militantisme
Parallèlement à sa carrière musicale, Malika Domrane s’investit activement dans la lutte pour la reconnaissance de la culture amazighe et les droits des femmes. Infirmière de profession, elle travaille à l’hôpital psychiatrique d’Oued-Aissi, où elle utilise la musique comme thérapie pour soulager les patientes.
En avril 1980, lors du Printemps berbère, elle rejoint le comité de vigilance de l’université de Tizi-Ouzou, distribuant des tracts et chantant pour soutenir les manifestants. Son engagement lui vaut des arrestations et des intimidations de la part des autorités.
Dans les années 1990, face à la montée de la violence en Algérie, elle s’exile en France avec sa famille, mais continue de défendre ses convictions et de promouvoir la culture kabyle à travers sa musique.
Malika Domrane est reconnue comme l’une des grandes voix de la chanson kabyle. Son œuvre, mêlant traditions et modernité, a marqué plusieurs générations et continue d’inspirer de nombreux artistes. Son engagement en faveur des droits des femmes et de la culture amazighe fait d’elle une figure incontournable de la scène artistique et militante algérienne.